Tuesday, February 4, 2025

PIRANDELLO A LA BELGE

La présentation du nouveau gouvernement belge au roi était un spectacle dans lequel la maladresse et l'ennui se disputaient le premier rôle.

Le nouveau premier ministre ( qui est son tailleur ?) est plus à l'aise sur une tribune que dans un salon. Les rescapés du  gouvernement précédent avaient l'air absent. Les nouveaux - à l'exception du ministre des affaires étrangères - apparaissaient perdus dans un décor qui les écrasait.

Il a fallu qu'une excellence arrive en vélo, la saison du cyclo cross oblige.

Le nouveau Premier Ministre est descendu immédiatement dans l'arène des grands et a reçu l'accolade ironique d'Emmanuel Macron, qui en a vu d'autres en la demeure.

Ces nouveaux ministres en quête d'auteur ne sont pas impressionants. D'aucuns sont studieux, sans doute, mais aucun ne fait rêver. Les femmes sont minorisées et la Belgique reste officiellement un pays de visages pâles. Le remuant président du MR a sans doute préféré ne pas trop se mouiller dans ce groupe de supporters uniformement ringards.

Si cette pièce manque d'acteurs on ne peut pas lui reprocher de manquer d'ambition. Reste que le public risque de décrocher si le talent fait défaut. Il faut un auteur pour faire avancer le récit, sans quoi tous ces personnages torneront en rond. Pirandello abandonnerait avant mème de commencer.

Bonne route Monsieur De Wever.


Sunday, February 2, 2025

LES LOUPS SONT DANS LA BERGERIE

La montagne aurait-elle accouché d'une souris? La Belgique a un gouvernement, enfin. Bart De Wever est un Premier Ministre intelligent. Encore faudra-t-il qu'il échange le vocabulaire belgo/belge pour une monnaie plus cosmopolite, internationale.

Celà sera difficile si la composition de l'équipe gouvernementale reste routinière.

Monsieur De Wever a sans doute de l'ambition. Le meneur républicain d'hier est devenu l'empereur d'Anvers, avant d'être aujourd'hui l'homme providentiel du pays. Sa mutation est spectaculaire. Sa prestation de serment devant le Roi aura une portée historique...et ironique. L'opposition du parti socialiste promet d'être musclée. Ce parti , enchainé à l'image Carolo, a tout à craindre d'une alternative contemporaine et volontariste.

Il ne faudra pas perdre de vue les intentions de deux partenaires gouvernementaux narcissiques, Georges Louis Boucher (MR) et Conner Rousseau (SP). Le premier est un acteur né, le second est un Grand Meaulnes de province. Ils partagent un besoin puéril d'attention et semblent oublier qu'ils se produisent sur une scène de province. Les applaudissements reçus à Mons ou Sint Niklaas n'arrivent pas aux oreilles d'un large public.

De Wever pourrait bien se profiler dans l'international mais il doit se débarasser d'un entourage provincial dans lequel de trop nombreuses sequelles de mauvais choix antérieurs restent actives.

Il faut espérer que des hommes et des femmes porteurs d'algorithmes contemporains entrent enfin dans une équipe plus performante que celle que les présidents de parti avaient imposée à l'infortuné Alexander De Croo. On attend le "casting".