LA PERMEABILITE CREE L'AMBASSADEUR
Plusieurs Ambassadeurs sont immortalisés par un bon môt. Au demeurant, certains ont fondamentalement changé le cours de l'histoire grace à une sorte de mobilité qui est aux antipodes de la bureaucratie regnante aujourd'hui. Les grands couples comme de Gaulle / Couve de Murville, Mao/ Zhou Enlai, Nixon/ Kissinger sont entrés dans la mythologie et n'ont pas de successeurs. La diplomatie multilaterale et de nouveaux moyens de communication sont intervenus depuis, privilégiant l'immédiat et l'expéditif.
L'ONU, l' UE, Les G X (trop nombreux pour les énumérer tous), les BRICS, l' OUA deviennent des manufactures ou le zèle s'oppose à l'esprit. Les chefs d'état s'insupportent désormais en direct et les Ambassadeurs ne sont plus que des observateurs, imperméables, devenus des acteurs marginaux dans le pré carré de leurs maitres. Il reste un nombre de situations ou ils peuvent encore faire valoir leur savoir-faire, en premier lieu dans des développements qui requièrent de la perméabilité.
Il convient néanmoins de se garder de vouloir trouver des précédents trop personnalisés dans l'histoire. Les grands acteurs d'antan se trouveraient de toute façon à l'étroit dans l'espace qui est encore abordable.
Une autre question qui se pôse est de savoir combien le changement de personnel affecte la conduite d'une politique. Récemment les responsables Chinois des Affaires etrangères et de la défense ont quitté la scène. Le président Xi ne semble pas être le type de chef d'état qui permette à un tiers de développer un style "personnalisé" de type Zhou Enlai. Qu'est-ce qui a pu motiver ces limogeages brutaux ? Sont-ce le style, la politique, la rivalité ou une pecadille qui sont à l'origine de ces "corrections"?
Aujourd'hui l'Ambassadeur doit se réinventer, voir mème réexaminer le lieu et l'action dans sa carrière, sans quoi il risque de se fondre dans la cohue de fonctionnaires qui se bousculent dans le ¨no mans land ¨ de Bruxelles. Ce serait dommage.
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