l' AUTONOMIE STRATEGIQUE D'EMMANUEL MACRON

Il est de notoriété publique que la France cherche traditionellement à compenser la dérive interieure qui survient occasionellement par un éclat en politique extérieure.

Macron vient à son tour de réclamer haut et fort un pôle européen de défense. D'autres l'ont fait avant lui. Les critiques s'interrogent moins sur le bien fondé de son rappel que sur les circonstances choisies pour lancer le pavé dans la mare. Or les images comptent (trop) et en Chine le président français est apparu petit , contrairement à la présidente de la Commission qui est sortie grandie de l'épreuve.

Il y a aussi eu un dérapage non contrôlé au sujet de Taiwan. Bref, ce voyage effectué pendant que Paris brule, a une nouvelle fois démontré combien les puissances dites moyennes doivent se garder des faux-pas difficilement réparables. Le Royaume-Uni ou l'Allemagne se gardent bien de donner dans ce type de piège.

L'Europe ne parvient mème pas à apporter un soutien crédible à l'Ukraine. La France qui a longtemps considéré  quel'Afrique méritait un régime préférentiel essuye les plâtres et s'en lave les mains. Quelque déplacements officiels n'arrivent pas à compenser l'absence d'engagement structurel. Mème le Liban boude.

Il faut prioritairement consolider ce qui existe et fonctionne. Au sein de l'OTAN  le poids de la Finlande change les données, celui de la France n'apporte rien, si ce n'est la force de frappe. Oui, l'Europe est tributaire des Etats-Unis. Imaginons quelle serait la réaction de Trump aux propos de Macron ?! Le président Biden n'a rien d'enthousiasmant mais il est rassurant. Les grands enjeux géopolitques se jouent entre quelques partenaires ou le poids de pays comme  l'Australie, l'Inde, la Corée du Sud, le Japon dépasse désormais celui de la France.

Si Macron entend que l'UE ne fait pas assez, il a raison. S'il entre dans l'antichambre du découplement, il sera l'otage de la quadrature du cercle.