OTAN EN EMPORTE LE VENT

La réunion de l'OTAN à Madrid était annoncée comme historique. Bon, il y a eu des promesses, encore faudra-t-il les tenir. Le Secrétaire général de l'Alliance s'est montré satisfait, le président Ukrainien résigné et le Turc magnanime. Le coeur des adeptes aux 2 % était réconfortant.

Poutine est resté observateur distant. Il préfère le corps à corps dans lequel il excelle.

En réalité peu a changé. Cette alliance défensive et fondamentalement conservatrice reste nécessaire mais elle souffrira toujours d'un déficit fondamental, propre aux démocraties. On ne voudrait pas qu'elle se réinvente sur le dos de son capital "démocratie", mais c'est aussi dans cet élément attractif  que réside sa faiblesse. Elle n'est jamais vraiment contraignante.

Certes la Suède et la Finlande ont reçu le feu vert pour devenir membres à part entière. Si la Turquie ne s'y est plus opposée, les conditions qui ont été agrées entre les deux Scandinaves et la Turquie restent ambigues et ,  Erdogan oblige, probablement piègées . 

Il est certain que l'on reparlera des 2 %  du PNB. A ce sujet le comportement Echternachien de la Belgique, siège de l'Alliance, est indéfendable. Elle s'engage mais étale des sophismes qui sont franchement honteux.

L'Ukraine est le cube de Rubic par excellence. Plus on veut, moins on peut. Ce drame en direct émeut encore avant qu'il ne lasse demain. Les gestes du genre Opéra qu'affectionnent les Européens n'impressionneront pas Poutine qui ne pense qu'en termes opérationnels. Les pélérinages répétés à  Kiev finiront par devenir banals et méritent un rééquilibrage plus sophistiqué. Le geste perd de son significant quand il est répété. Le président Ukrainien doit aussi se garder de se retrouver manipulé "en direct". 

L'Otan continuera, avec un seul support vraiment crédible, celui des Etats Unis. Cette donnée peut etre remise en question. On a vu avec Trump que les certitudes sont aléatoires, dès lors qu'elles tombent entre les mains de l'apprenti sorcier

 L'Alliance a gagné du temps. Encore faudra-il qu'elle gagne la bataille.