LE CHOIX DE GEORGES-LOUIS

A priori, la désignation de Hadja Lahbib au poste de Ministre des Affaires étrangères belge est surprenant. Son profil est interessant mais déconcertant. Depuis, les conditions de son voyage en Crimée , comme journaliste, provoque des réactions contradictoires. Fallait-il en tenir compte dans l'évaluation de son parcours , en amont ? Sans doute, mais le "peigne fin" (screening) n'est pas la règle du jeu en Belgique. Il est regrettable que le jugement de l'interessée soit mis en doute, dès son entrée au gouvernement.

Le mal est fait mais le mal court ! En réalité c'est le jugement du président du MR qui inquiète. Georges-Louis Bouchez est un casseur. Son tempérament conduit à des initiatives et propos occasionellement interessants et fréquemment dérangeants. Le problème est d'ordre structurel .

La Belgique est désormais gouvernée par des présidents de parti qui se substituent à l'état de droit et qui marginalisent la fonction de chef de gouvernement. Que le premier ministre n'ait plus un droit de regard sur la  composition de son équipe est  aberrant. Celà affaiblit son autorité et la fiabilité de ministres qui sont en fait les "minions" de leur parti. Au demeurant c'est ainsi que se crée une nébuleuse politique qui échappe à toute vérification ou audit. La nouvelle ministre est doublement victime de la dérive d'un système bancal et d'un laissez-faire qui en dit long sur l'état des lieux en Belgique.

Enfin il restait assez de talents professionnels pour faire l'économie d'une gaffe. Madame Lahbib est déjà victime d'un faux départ. Parions que ses interlocuteurs l'ont déjà  notarié et que dans son Département, qu'elle ne connait pas, le scepticisme domine.

 Mème les politiques doués auraient intérèt à faire preuve d'humilité.