Sunday, June 19, 2022

LES ROIS MAGES A KIEV

Le spectacle qu'offraient les trois dirigeants de l'Union Europeenne en Ukraine rappelait le fameux tableau de Bruegel ¨La parabole des aveugles" au Musée de Capodimote. Mème Macron semblait en manque d'inspiration.

Cette scène est une pénible démonstration de l'état des lieux en Europe. Il est sans doute normal que l'accumulation de problèmes immédiats pèse sur une réflexion plus sohistiquée sur l'avenir. Il est clair que personne n'a de propositions cohérentes et que les questions fondamentales - géo-politique, militaire, économique, sécurité alimentaire, reconstruction de l'Ukraine, entre autres - restent sans réponse.

Voltaire dit "quel livre immense on composerait de tous les faits qu'on a crus, et dont il fallait douter". Aujourd'hui l'Occident est orphelin de certitudes. Les anciens scénaristes du destin-  la Commission, l'OTAN, les Etats-Unis, n'arrivent plus à rassurer. L'autre camps est pris en otage par des avatars dont il reste difficile à partager le bluff du danger réel qu'ils représentent. En tout cas ils sont assez malins pour ne pas s'exprimer tout haut sur ce qu'ils envisagent tout bas.

L'Occident est traversé par une crise d'identité généralisée. Le malaise règne tant à Washinton qu'à Bruxelles. Poutine vient de déclarer que le monde unipolaire n'est plus. Cela fait longtemps que le cortège funèbre est parti. La différence étant que le régime Poutine a cessé de feindre et que les Etats Unis sont trop désunis et affaiblis de l'intérieur pour réclamer leur  primauté. Au demeurant, le monde attend les élections présidentielles aux Etats Unis en 2024, ce qui affaiblit d'ici là les meilleures intentions du président Biden, déjà considéré comme passager.

L'Occident cherche à gagner du temps. L'immédiat recule devant l'expédient. Toutes les mesures et décisions envisagées ont soit un calendrier, soit se trouvent en suspen  s. Il semble parfois que le fameux conmpromis à la Belge ait contaminé le Berlaymont, voir mème l'OTAN. Poutine observe. En attendant, Zelensky peut relire Shakespare en companie de Boris Johnson, fait sur mesure pour jouer Iago.

Au temps du drame de la Bosnie, Sarajevo devint la conscience du monde. Susan Sontag ou Bernard Henri Levy, entre autres, mettaient les consciences en état d'alerte permanent. En Ukraine, ce ne sont pas les vidéos et visites répétées de leaders occidentaux, choqués,  mal à l'aise qui vont créer la différence. Le choc thérapeutique manque. La répétition des images en direct de l'horreur infligée à l'innocent ne rapporte plus la dividende. Ce drame risque de devenir un quotidien auquel on s'habitue. Les Conseils Européens  continueront à se réunir dans la salle de Conseil de l'UE, absurde, genre décor de cirque hallucinant,...il est vrai que l'on se trouve à Bruxelles.

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