2018 : FIN DE PARTIE.
Cette annee a ete l'annee de toutes les mediocrites, partout. Si les Etats-Unis ont emporte la palme d'or, plusieurs etaient en lice pour le prix du meilleur realisateur.
C'est bien entendu le spectacle Trump qui a ete retenu a l'unanimite. Le jury a voulu couronner un cycle ininterrompu de mensonges, de bluff et de vulgarite. Dans l'autre categorie, l'Union Europeenne s'est imposee par sa derive a droite, son divorce a l'anglaise et son humeur depressive, depuis que la Grande Bretagne et les Etats-Unis lui ont fait faux bond.
L'anne prochaine risque d'etre pire, l'annee de tous les dangers.
- Quelqu'en soient les formules finalement retenues, Brexit se passera mal. Les interrogations politiques et economiques demeurent a ce jour entieres. Par ailleurs il ne faut pas sous-estimer le dommage existentiel qui rique de fragiliser le flegme britannique .
-La nouvelle tangente Italienne est inquietante. La voie romaine qui relie desormais la droite de Rome aux partis reactionnaires de la Mittel Europa des Habsbourg scinde l'Union Europeene en deux. Les recents developpements en Bosnie et au Kosovo ne presagent rien de bon, d'autant plus que l'Amerique de Trump ne s'y interesse plus.
-Poutine peut avancer ses pions ou il veut, quand il veut, des lors qu'il ne rencontre pas ou peu de resistance. L'Ukraine est aux urgences. Le neo-isolationisme de l'administration americaine et son antipathie envers tout modele multilateral contraignant permettent a la Russie de parachever sa "normalisation" en Europe, fut-ce au prix des engagements souscrits dans l'acte final de l'exercise d'Helsinki.
-L'Amerique entre en periode pre-electorale, ce qui rendra Trump plus agressif , soucieux de menager une base electorale composee surtout d'archi-conservateurs ou prevalent les "blue collars" non universitaires. Deja le president a donne un coup d'accelerateur a tout ce qui constitue un agenda : anti immigration, anti engagement international, pour plaire a cette base, quitte a s'aliener les "elites" et les "allies".
- En Asie, l'Inde a du mal a composer entre une Chine qui avance et les Etats-Unis qui reculent. L'Australie et le Japon n'attendent plus longtemps pour reaffirmer des interets communs qui requierent des ajustements militaires et economiques sans les Etats-Unis.
- L'Afrique sub-Saharienne et, en moindre mesure, l'Amerique Latine sont devenues des protectorats chinois mais l'endettement cosecutif, en priorite de plusieurs pays africains, risque de porter ombrage a l'image "paternaliste" de Pekin.
-Le Moyen Orient est diplomatiquement bancal pour les Etats-Unis. Trump a fini par s'aliener a peu pres tout le monde et semble vouloir quitter la partie ou du moins passer le temoin au premier preneur venu.
En 2019 l'Europe va bouder. L'Amerique au contraire va remuer de plus belle, non par ambition conceptuelle, mais pour distraire, detourner, voir meme divertir. La base electorale de Trump ne lui demande pas de jouer a l'homme d'etat informe. Au demeurant le president est "illetre". Son electorat attend de lui qu'il invective, exagere et attaque. C'est un repertoire dans lequel il excelle et a ce jour aucun Democrate n'arrive a l'imiter. Si les Democrates veulent gagner les presidentielles en 2020, il faudra encore trouver un candidat absolument oppose a Trump dans le "look", le ton et l'agression intelligente, mais tout aussi egal a lui dans la redoutable performance d'acteur. Qu'un pays occidental soit devenu le fief dune famille "mafieuse" laisse reveur. Il est certain que les Democrates n'hesiteront pas a voir de plus pres ce que les Republicains ont essaye d'etouffer quand ils etaient majoritaires dans la Chambre jusqu'en 2019.
Pour revenir a L'Europe. Les elections au parlement europeen et une nouvelle Commission (enfin) peuvent contribuer a revaloriser un projet europeen en mal d'idees. Faisons un reve (merci Sacha Guitry).
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