L'accumulation de l'insupportable s'amplifie. Il est probable que Trump voudra multiplier et accelerer les tensions avec les allies et les revisions avec d' autres. La repetition du scenario G7 n'est pas a exclure. Il aime cette formule ou son antipathie envers le multilateral est suivie d' une embrassade (genante) d'une partie a-typique (Coree du Nord). Sans doute suivra-t-il la meme manoeuvre creant un malaise lors du sommet de l'OTAN a Bruxelles, et reservant ensuite tout son arsenal de seduction (?) pour Poutine.
L'Occident philosophique a trouve en Trump l'ennemi du dedans. La democratie en Amerique est sur la defensive. Maintenant que le president devra designer un nouveau juge a la cour supreme il est probable que les acquis anterieurs seront soumis a une revision sans merci. La droite profonde a trouve en la personne de Trump son commandeur qui lui regagnera le terrain occupe par les Globalistes et les liberaux.
Les Etats Unis de Jefferson a Franklin Roosevelt ont vecu. Certes le retour aux lumieres n'est pas a exclure mais tout est mis en place pour consolider la prise de pouvoir par un courant ou la religiosite, le populisme et l'anti intelligence prevalent. Le camps oppose est encore incapable de troquer un degout souvent hysterique contre une strategie plus sophistiquee. En attendant le pays est frappe d'une polarisation qui risque de devenir structurelle.
Le modele Trump a des imitateurs partout. Les pays du Vysegrad, l'Italie et l'Autriche suivent caricaturalement un modele(?) analogue. Les "duumvirs" Russe et Chinois sont heureux d'accueillir un troisieme larron. Il reste d'ailleurs curieux de voir l'ascendance de Poutine sur le president americain, qui apparait toujours comme un suppleant. Plusieurs scenarios existent pour expliquer cette "fatale attaction" mais en realite le mystere reste entier. Partout dans le passe et l'entourage de Trump on reconnait la main russe. Poutine attend et Trump court.
Il est inquietant de voir la societe americaine en implosion. Il devient impossible de reunir les camps desormais irreconciliables autour de la meme table. Les villes, les quartiers se vident, se delestent, se recreent d'apres des marqueurs et des signaux agrees. On entre dans l'ere tribale ou l'on ne lit, ne regarde, n'observe, ne frequente que l'identique reconnaissable . Trump signale son objectif par l'intermediaire d'un arsenal de fetiches (costume, couleur de cravate, choix de mots, nourriture, body language) qui deviennent des points de ralliement. Autant Obama etait une personnalite privee, "economiquement" abordable, Trump est un temperament volcanique en eruption permanente. Il ne cherche pas la coherence et n'existe qu'en interrompant, mentant, accusant, registres dans lesquels il excelle.
Il est Jerry Lewis, "militarise".
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