Apres les attentats de Bruxelles tous les disjoncteurs ont cesse d'etre operationnels.
Il est apparu que la Belgique est tombee victime de l'accumulation des diagonales au detriment de la verticale.
Le poids accumule des niveaux de petites competences bloque toute possibilite d'aeration et le pays risque de manquer d'oxygene.
Des voix commencent a se faire entendre dans la Justice et dans le monde des affaires pour fustiger l'infernal embouteillage.
Qu'apres l'attentat a l'aeroport il y ait eu des mouvements de greve en dit assez sur le civisme de certains. La greve des gardiens de prison cree une situation penitenciere digne d'Edmond Dantes. La Gay pride rassemble 60.000 personnes (tant mieux) alors que la marche du souvenir apres les attentats n'en comptait que 20.000. A tous les echelons les divers responsables - a l'exception du Premier ministre- n'ont jamais ete a la hauteur d'une tragedie qui a tue lachement et mis a nu la banqueroute d'un systeme.
Je doute fort qu'un rassemblement puisse encore etre trouve pour rectifier cette diagonale constitutionnelle du fou qui a destabilise la structure du pays. A l'interieur tout projet mobilisateur devient immediatement la cible des forces horizontales. A l'exterieur, la reputation de "failed state" devient indelebile.
Les constats disabuses et desenchantes se multiplient. Le president de la cour de cassation est alle tres loin dans sa philippique ou il met en garde le pays contre le danger immediat de devenir un "etat voyou".
J'ignore s'il est encore possible de prevoir des Etats Generaux Belges qui puissent s'elever au dessus des interets particuliers, envisager une formule de gouvernement par rotation ou corriger les erreurs passees, en premier lieu dans les Domains du commerce, de l'innovation et de la culture. S'il etait vrai que l'etat unitaire devait s'amender, il est tout aussi vrai qu'aujourd'hui la formule federale doit etre revisee a une epoque ou les defis requierent des sauts qualitatifs et quantitatifs, qui ne sont pas a la portee des regions.
L'Union Europeenne et l'OTAN ne sont a Bruxelles que par obligation. Encore convient-il de dorer cette pillule.
La Bourse est devenue un lieu-memorial. Ce serait faire oeuvre de classe de lui accorder un role culturel de haute gamme, plutot que de tomber une nouvelle fois dans le "Tuesday, this must be Belgium", friandises et bieres incluses. En attendant, le Palais de Justice, megalomane mais incontournable, pourrit derriere des echafaudages egalement pourris, sans que personne ne semble s'en preoccuper. Sic transit...
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