L'essayste Belge Jules Gheude estime que la scission de la Belgique est ineluctable. Sur le site Figaro il s'exprime ouvertement sur cette "mort annoncee".
Il est representatif d'un courant minoritaire qui favorise le rattachement de la Wallonie a la France, comblant ainsi les voeux les plus ardents de certains hommes politiques Flamands lasses de devoir renflouer leurs voisins Wallons.
La situation est souvent paradoxale. Le Roi Philippe a pris un bon depart, prenant de court tous ceux qui pensaient pouvoir le pieger. Les jeunes generations semblent plus tentes par l'integration dans un monde globalise que par la desintegration d'un etat-compromis. La Belgique a effectivement une memoire plus artificielle que reelle, mais la reside aussi sa resistance. Elle va de compromis a reforme, mais cela lui donne une souplesse et une faculte d'adaptation redoutables. Il arrive que l'absence d'histoire est preferable a son poids.
Ceci etant, l'evolution en Ecosse et en Catalogne exercera certainement une influence ailleurs. Il est difficile de prevoir l'avenir mais je crois que l'electeur Ecossais, place devant le choix, se prononcera en faveur de la continuite du Royaume Uni, sous sa forme actuelle, moyennant une decentralisation et une autonmie elargies.
Il est incontestable que la Belgique continuera aussi d'evoluer et qu'elle sera sans doute de plus en plus confederale. L'absence de "drame" devrait faciliter des glissements a moyen terme qui ne devraient pas remettre certaines solidarites en question. Celles-ci existent deja au nivueu Europeen et regional, reduisant le poids de certaines contraintes centralisatrices.
Bien entendu, il est plus facile de trouver des arrangements entre plusieurs que de devoir les negocier a deux (je simplifie). Un tete a tete debouche fatalement sur un "score" qui laisse une partie sur la defensive. Il ne faut pas non plus se faire des illusions sur les tendances plus radicales propres a la generation dite du millenaire de part et d'autre. L'opportunisme de l'instant ne garantit point son endurance demain.
Quoi qu'il en soit,et contairement a ce que prevoit Jules Gheude, il apparait qu'il serait sans doute plus difficile de defaire que d'evoluer. Ce pays "virtuel" est coriace et il tire sa force d'une artificialite affichee. Il a une marge de manoeuvre parce qu'il ne doit ni pretendre, ni jouer la continuation de ce qu'il n'a jamais ete. Il est en definitive le veritable laboratoire Europeen et devance les mutations sociales, economiques, politiques qui gagneront l'ensemble de L'Union Europeenne. Bruxelles en est le centre sismique. Il est des lors fatal que les equilibres peuvent apparaitre precaires meme si, en fin de compte, ils resistent.
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